Partie 3 : Kosen rufu et la paix mondiale
Chapitre 24: L’organisation destinée à faire avancer kosen rufu [24.2]

24.2 La Soka Gakkai est un rassemblement d’amis de bien

En bouddhisme, les fonctions qui dirigent les êtres humains vers le bien et la pratique bouddhique sont appelées « amis de bien ». Le président Ikeda déclare que la Soka Gakkai est un rassemblement d’influences positives de ce type, que l’on appelle les amis de bien.

La Soka Gakkai n’a pas d’autre objet que de faire progresser kosen rufu. L’organisation vise ainsi à soutenir et à préserver la voie qui permet à chacun de se développer dans la foi et d’atteindre la bouddhéité. De ce point de vue, l’organisation pour kosen rufu est un rassemblement d’innombrables amis de bien.

Au début de sa lettre, Trois Maîtres des Trois Corbeilles prient pour qu’il pleuve, Nichiren souligne ainsi l’importance des amis de bien :

« Un arbre transplanté ne tombera pas s’il est soutenu par un solide tuteur, même si des vents violents se mettent à souffler. Mais même un arbre qui a bien grandi pourra tomber si ses racines sont fragiles. Une personne faible ne trébuchera pas si ceux qui la soutiennent sont forts, mais une personne extrêmement forte, lorsqu’elle est seule, peut tomber sur un chemin accidenté. » (Écrits, 603)

Cela paraît tout à fait logique et personne sans doute ne dirait le contraire. Il est important de ne jamais oublier que les enseignements du bouddhisme de Nichiren s’ancrent toujours dans la logique et la raison de façon à ce que tout le monde puisse les comprendre et les accepter.

Le message délivré par ce passage est que, sur la voie de l’atteinte de la bouddhéité, même si une personne a d’abord une foi faible, grâce au solide soutien des autres, elle peut aller de l’avant sans trébucher. Par ailleurs, même ceux qui se vantent d’avoir une foi forte éprouveront des difficultés à se maintenir fermement sur leur orbite s’ils se retrouvent sans aide devant l’adversité, ballottés par les vents violents des « trois obstacles et des quatre démons1 ». C’est pour cela que nous avons besoin de nos amis pratiquants, d’amis de bien et de l’organisation pour nous soutenir dans notre foi et dans notre pratique.

Bien sûr, l’atteinte de la bouddhéité dépend de notre propre pratique bouddhique et de nos efforts personnels. Chacun de nous doit être prêt à se dresser par lui-même et à progresser sur la voie de la foi sans dépendre de qui que ce soit. Mais l’organisation et nos amis pratiquants sont importants pour nous encourager et nous stimuler dans notre pratique. Ils jouent un rôle de soutien pour que nous atteignions nous-mêmes la bouddhéité − un soutien tout à fait crucial.

Dans la même lettre, Nichiren écrit aussi : « Par conséquent, la meilleure façon d’atteindre la bouddhéité consiste à rencontrer un ami de bien. Jusqu’où peut nous conduire notre propre sagesse ? Si nous avons juste assez de sagesse pour distinguer le chaud du froid, nous devrions rechercher un ami de bien. » (Écrits, 603)

La Voie du Bouddha est infiniment profonde et la sagesse du Bouddha, insondable. Par comparaison, même si des êtres humains peuvent paraître intelligents, leur sagesse est en réalité très limitée. C’est pour cela que, si nous souhaitons atteindre la bouddhéité, nous devrions nous associer avec d’authentiques amis de bien dans la foi. Leur soutien nous permet d’avancer correctement sur la voie de l’illumination.

« Jusqu’où peut nous conduire notre propre sagesse ? » (Écrits, 603), dit Nichiren. Même les plus grands scientifiques et médecins ne possèdent pas la sagesse qui permet de saisir la véritable nature de leur vie ou de résoudre les problèmes fondamentaux de l’existence humaine. Le fait d’être un puissant dirigeant politique ou un milliardaire ne signifie pas que l’on connaisse la voie pour parvenir au bonheur absolu.

Malgré cela, nous avons tendance à nous appuyer sur notre infime sagesse et à perdre l’esprit humble de rechercher la Voie. C’est là la cause du malheur. Ni la connaissance ni la richesse ne garantissent le bonheur, pas plus que le statut social ou la célébrité. Malgré cette évidence, très rares sont ceux qui prennent le temps de se pencher sérieusement sur cette stricte réalité. Ce seul fait constitue cependant une raison essentielle de se tourner avec ferveur vers le bouddhisme, qui révèle la voie pour parvenir au bonheur humain véritable.

Rechercher le bouddhisme signifie, en termes concrets, rechercher de précieux amis de bien. Comme le déclare Nichiren : « […] la meilleure façon d’atteindre la bouddhéité consiste à rencontrer un ami de bien. » (Écrits, 603)

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Un ami de bien, en bouddhisme, représente la bonne influence incarnée par celui qui amène quelqu’un d’autre à s’engager sur la Voie du Bouddha. Les personnes vertueuses, honnêtes et sincères, qui orientent les autres dans une direction positive et leur permettent de pratiquer le bouddhisme, agissent comme des amis de bien, qu’ils soient bouddhas, bodhisattvas, pratiquants des deux véhicules [c’est-à-dire, les auditeurs et les éveillés-à-la-causalité], êtres célestes ou êtres humains. Nous aussi pouvons bien évidemment être de formidables amis de bien pour les autres.

Les amis de bien exercent leur fonction de façons diverses et variées. Ils soutiennent les pratiquants du bouddhisme et leur permettent de pratiquer dans la sécurité et la sérénité. Ils luttent ensemble avec les autres pratiquants du bouddhisme, et tous s’entraident pour améliorer leur vie en s’apportant soutien et encouragements mutuels. Ils enseignent aux autres les doctrines et les principes bouddhiques corrects et les mettent sur la voie des actions justes.

En tant que responsables de notre mouvement, vous êtes tous d’admirables amis de bien, des personnes vertueuses, qui guident et mènent les autres vers kosen rufu, le Gohonzon, la Loi merveilleuse et l’atteinte de la bouddhéité en les encourageant à réciter Gongyo, à participer à des réunions et à lire les écrits de Nichiren.

La Soka Gakkai est un rassemblement d’amis de bien. C’est une organisation qui permet de promouvoir la foi et la pratique bouddhiques, et d’étendre et de développer kosen rufu. Elle a la mission importante de mener les êtres humains du monde entier vers le véritable enseignement bouddhique et de les guider sur la voie de l’atteinte de la bouddhéité.

À cet égard, il est nécessaire d’avoir le cœur ouvert et d’accepter les autres.

Dans sa lettre Vertu cachée et récompense visible, Nichiren écrit : « […] restez en bons termes avec ceux qui croient en cet enseignement, sans [chercher à] voir, ni à entendre, ni à souligner quoi que ce soit en eux qui pourrait vous déplaire. Continuez à prier calmement. » (Écrits, 917) Il se trouve que cet écrit est un fragment d’une lettre plus longue, dont les pages ont été perdues.

Il va sans dire que nous devons enseigner de manière correcte les principes fondamentaux du bouddhisme de Nichiren aux membres, mais il faut se garder de commenter inutilement ou de critiquer leur vie personnelle. Nous avons chacun notre propre personnalité et notre propre style de vie. Nos conditions de vie diffèrent, elles aussi. La clé consiste à se respecter mutuellement et à œuvrer ensemble, en harmonie.

Puisque nous sommes un rassemblement de personnes ordinaires, nous sommes forcément confrontées à des personnes ou à des situations que nous n’aimons pas ou qui peuvent parfois nous agacer.

Bien que dans un contexte légèrement différent, Nichiren a exprimé des sentiments similaires : « Contrairement à la plupart des gens, moi Nichiren, au cours de la propagation de mes enseignements, j’ai eu l’occasion de rencontrer un très grand nombre de personnes. Mais il y en a moins d’une sur mille que je considère comme véritablement admirable. » (WND-II, 778) Il affirme avoir rencontré de nombreuses personnes dans le cadre de ses efforts pour faire avancer kosen rufu. J’ai moi aussi rencontré un très grand nombre de personnes, et je suis convaincu que vous tous, également, en rencontrez un maximum dans vos activités pour kosen rufu.

« Mais il y en a moins d’une sur mille que je considère comme véritablement admirable. » Bien entendu, Nichiren avait une profonde compassion pour les êtres humains, mais il dit ici qu’il rencontrait rarement quelqu’un au caractère exemplaire.

Ces mots résonnent certainement en nous à travers nos propres efforts pour kosen rufu. Personne n’est parfait. Notre objectif est de nous efforcer de nous améliorer, mais, en parallèle, nos défauts et nos lacunes continuent de se manifester. Par ailleurs, dans nos relations avec les autres, il est inévitable, dans une certaine mesure, qu’il y ait des gens que nous apprécions et d’autres que nous n’apprécions pas.

Ce serait insupportable de consacrer notre temps et notre énergie à signaler tout ce que nous n’aimons pas, et à critiquer les autres. De telles tensions mesquines et insignifiantes peuvent facilement dégénérer en conflits émotionnels et détruire la foi des pratiquants – c’est-à-dire ce qu’il y a de plus important –, et cela irait à l’encontre de notre objectif.

Même si une personne nous pose beaucoup de problèmes, nous devons nous montrer tolérants et patients, l’accepter et l’encourager afin qu’elle puisse renforcer sa foi. Prenez de la hauteur par rapport à la situation et priez pour le développement personnel et spirituel de cette personne. Cette attitude l’aidera à approfondir sa croyance, et cela l’encouragera à s’améliorer en tant qu’être humain.

Il y a 5 milliards [plus de 8 milliards en 2023] d’êtres humains sur terre, et nous, membres de la Soka Gakkai, sommes les pionniers d’une nouvelle ère. Notre rôle est de transmettre la Loi merveilleuse et, en tant qu’amis de bien, de guider tous les êtres humains vers l’éveil. En ce sens, chacun des membres de la Soka Gakkai a aujourd’hui une mission infiniment noble. Je vous demande donc de vous respecter et de vous encourager mutuellement et d’avancer ensemble, en harmonie.

Extrait d’un discours prononcé lors d’une réunion générale commune des arrondissements de Toshima, Taito, Sumida et Meguro, Tokyo, le 12 décembre 1987

La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.

  • *1Les trois obstacles et les quatre démons : divers obstacles et entraves à la pratique du bouddhisme. Les trois obstacles sont (1) l’obstacle des désirs terrestres, (2) l’obstacle du karma, et (3) l’obstacle de la rétribution. Les quatre démons sont (1) l’entrave des cinq composants, (2) l’entrave des désirs terrestres, (3) l’entrave de la mort, et (4) l’entrave du roi-démon.