Partie 1 : Le bonheur. Chapitre 10
La joie dans la vie comme dans la mort [10.4]

10.4 L’unité de la vie et de la mort

Le président Ikeda élucide la notion d’éternité de la vie en se fondant sur les enseignements du Sûtra du Lotus. Il explique que la naissance et la mort se manifestent à travers un cycle sans fin d’états latents et actifs.

La naissance et la mort sont deux aspects différents de la vie. En d’autres termes, la vie se manifeste uniquement à travers le cycle des naissances et des morts.

Aux yeux des personnes ordinaires, la vie commence par la naissance et s’achève par la mort. Mais la perception bouddhique dépasse ces limites et considère dans sa globalité l’essence de la vie. Cette dernière se manifeste activement sous la forme de la naissance ou de l’existence et persiste à l’état latent sous la forme de la mort. De ce point de vue, comment le bouddhisme perçoit-il ces deux aspects, la naissance et la mort ?

Le chapitre « La durée de la vie de l’Ainsi-Venu » (16e) du Sûtra du Lotus parle de « flux » et de « reflux » (cf. SdL-XVI, 218). Le « reflux » désigne la mort et le « flux », la vie. En partant du point de vue de l’éternité de la vie, ce chapitre affirme donc que la vie en elle-même ne connaît ni disparition ni émergence, ni naissance ni mort. Dans le Recueil des enseignements oraux, Nichiren révèle une perception encore plus profonde de la vie, qu’il définit comme étant « la nature originelle inhérente à la naissance et à la mort1 ». (OTT, 127)

Selon ce principe, vivre est l’état dans lequel notre vie se manifeste de façon active, et mourir, celui où elle retourne à une forme latente ou potentielle. Ces phases de la naissance et de la mort se perpétuent éternellement. Telle est la véritable nature de la vie.

L’enseignement bouddhique suprême, qui considère la vie comme un état actif et la mort comme un état latent, offre une vision profonde et magnifique de l’éternité de la vie.

De plus, il enseigne l’unité de la vie et de la mort. La vie est irriguée par un merveilleux pouvoir, qui lui est sous-jacent. Quand la vie, sous sa forme latente, rencontre les causes et les conditions appropriées, elle devient manifeste et prend la forme d’un être vivant dynamique, doté d’une riche individualité. Puis, à son terme, cette vie reflue doucement et se dirige vers la mort. Mais, dans cette phase potentielle, pareille au sommeil, elle accumule une énergie nouvelle, dans l’attente d’une nouvelle phase active.

L’énergie emmagasinée dans l’état latent s’embrase et explose pour donner naissance à la vie. Et, au terme de son histoire, cette vie retourne de nouveau dans la mort. Elle fusionne avec l’univers et se recharge avec le pouvoir de la vie de l’univers dans sa totalité, en attendant sa prochaine émergence sous forme active.

Telle est la nature de la vie et de la mort inhérentes à toute chose, et Nam-myoho-renge-kyo est le fondement de ce rythme intrinsèque de l’univers.

D’après un cours sur l’écrit de Nichiren, L’héritage de la loi ultime de la vie et de la mort, publié en japonais dans le journal Seikyo, en avril 1977

La Sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.

  • *1Dans le Recueil des enseignements oraux, il est dit : « Nous pouvons également dire que la non-existence (mu) et l’existence (u), la naissance et la mort, le flux et le reflux, qui existent dans ce monde et entrent dans l’extinction, sont tous, et chacun en particulier, des actions de la nature inhérente fonctionnant éternellement. » (OTT, 127-128).