Volume 30 : Chapitre 4, Cloches de l’aube 71–80

Cloches de l’aube 71

Miki Ota avait donné au propriétaire et aux employés du restaurant des exemplaires du Seikyo Graphic pour leur montrer combien la Soka Gakkai était merveilleuse.

L’un des employés dit à Shin’ichi : « Mme Ota nous parlait sans cesse de vous, Monsieur Yamamoto, et nous avons vu vos photos dans ces magazines, nous vous connaissons donc très bien. Nous sommes vraiment heureux de vous rencontrer. »

Shin’ichi serra la main de tout le monde et, en partant, leur donna le nom de l’hôtel de Téhéran où il séjournait avec son groupe.

Plus tard dans la journée, Mme Ota rentra de son voyage et fit un saut au restaurant avec de petits cadeaux pour ses anciens patron et collègues, qui l’informèrent alors que Shin’ichi était passé la voir un peu plus tôt.

Mme Ota avait du mal à croire que le président de la Soka Gakkai était venu en personne lui rendre visite, puisqu’ils ne s’étaient jamais rencontrés. Mais elle se rendit à l’hôtel qu’ils avaient indiqué pour voir s’il s’y trouvait.

Shin’ichi et sa femme Mineko l’accueillirent chaleureusement. Au cours de leur conversation, Mme Ota leur dit qu’un Canadien l’avait demandée en mariage et qu’elle ne savait trop que faire.

Shin’ichi l’encouragea en lui disant que le bonheur se trouvait en nous, et non à l’extérieur, et que la foi était la clé qui permettait d’accéder à ce bonheur. Si elle relevait sérieusement le défi dans sa pratique du bouddhisme, elle était assurée de devenir heureuse, quel que soit son environnement.

« Quelles que soient les difficultés que vous rencontrez, poursuivit-il, n’abandonnez jamais votre foi. Tout au long de votre vie, où que vous soyez dans le monde, persévérez dans votre foi avec constance, humilité et détermination. »

Le bonheur se trouve sur la voie de la réalisation de kosen rufu.

Quelques années plus tard, Mme Ota épousa l’homme qui l’avait demandée en mariage et s’installa avec lui au Canada.

Shin’ichi s’entretint avec elle, qui était devenue Miki Carter, son mari et son beau-fils, qui gérait la station de ski.

Shin’ichi se réjouissait surtout de voir qu’elle avait suivi les conseils qu’il lui avait donnés ce jour-là à Téhéran et qu’elle avait persévéré dans sa pratique du bouddhisme. Les graines d’encouragement qu’il avait semées dix-sept ans auparavant avaient résisté à l’épreuve du temps et avaient fleuri ici, au Canada. C’est en semant continuellement de telles graines qu’on permet au jardin de kosen rufu de continuer de s’agrandir.

Cloches de l’aube 72

Shin’ichi dit à Miki Carter : « S’il vous plaît, persévérez dans votre pratique bouddhique avec une foi comme l’eau qui coule. Conserver la foi est la clé pour atteindre la bouddhéité en cette vie. C’est pourquoi Nichiren a écrit : “Accepter est facile ; persévérer est difficile. Mais la bouddhéité réside dans une foi constante.” (Écrits, 472) Œuvrez pour l’idéal de kosen rufu et consacrez votre vie à aider les autres à devenir heureux. C’est ainsi que vous trouverez aussi votre propre bonheur. »

Comme l’a écrit l’écrivaine canadienne L. M. Montgomery (1874-1942), ce sont les idéaux qui confèrent à la vie son « importance et sa grandeur »1.

Le lendemain, 24 juin, Shin’ichi se rendit au centre culturel de Toronto, situé à King Street West. Il fit Gongyo avec environ 150 membres et pria pour la santé et le bonheur de chacune et chacun d’entre eux. « Avancez avec confiance, espoir et courage, les exhorta-t-il, et prenez pour devise de “Ne jamais cesser de pratiquer !” »

Ensuite, Shin’ichi alla admirer les chutes du Niagara avec des membres.

Il les avait déjà vues vingt et un ans auparavant, mais le spectacle de cette immense cascade qui se précipitait dans un grondement de tonnerre et projetait des voiles de brume restait toujours aussi époustouflant. Il la contempla pendant un long moment et prit des photos.

Il se souvenait très bien de ce qu’il avait pensé ce jour-là, vingt ans plus tôt, lorsqu’il avait vu un arc-en-ciel se déployer au-dessus des chutes.

« L’eau tombe avec la plus grande force, sans discontinuer. Une brume s’élève et, lorsqu’elle est frappée par les rayons du Soleil, elle produit de magnifiques arcs-en-ciel. De la même manière, sur le chemin de kosen rufu, ceux qui ne cessent d’avancer chaque jour, le cœur combatif, jouiront d’une vitalité formidable. Un arc-en-ciel d’espoir brillera toujours au-dessus d’eux. »

En pensant au réseau arc-en-ciel de kosen rufu au Canada, qui s’était développé grâce aux efforts d’une seule personne, il sentit combien il était vrai que l’action fait naître la joie et l’espoir.

Shin’ichi et son entourage visitèrent ensuite la maison de Laura Secord (1775-1868), une héroïne canadienne. Cette maison, appelée Laura Secord Homestead, se situait à une quinzaine de kilomètres des chutes du Niagara.

Cloches de l’aube 73

En 1813, les États-Unis et la Grande-Bretagne se faisaient la guerre pour contrôler une région alors nommée Amérique du Nord britannique (située dans l’actuel Canada). Queenston, où vivait Laura Secord, fut le théâtre d’une bataille âprement menée. Son mari avait combattu pour les Britanniques et était blessé. Les forces américaines avaient réquisitionné la maison des Secord pour y loger leurs officiers. Un jour, Laura entendit certains de ces officiers discuter des plans d’une attaque surprise contre les Britanniques. S’ils réussissaient, la péninsule du Niagara tomberait aux mains des Américains.

« Il faut que je transmette cette information aux Britanniques », se dit Laura. Mais le quartier général britannique se trouvait à plus de 30 kilomètres. Et son mari était toujours en convalescence. Laura décida donc d’y aller elle-même, en traversant à toute allure une forêt sans chemins en territoire ennemi. Ce périple qu’elle accomplit seule avait dû être terrifiant et éreintant pour elle. Grâce aux informations vitales qu’elle leur transmit, les Britanniques purent se préparer au mieux et mettre les Américains en déroute.

Le courage de Laura dans cette épreuve où elle risqua sa vie avait sauvé les Britanniques ce jour-là, mais, pendant de nombreuses années, son rôle était resté largement méconnu. Après la mort de son mari, handicapé par ses blessures, elle avait continué d’affronter seule les revers de la vie.

Son héroïsme ne fut révélé que lorsque le prince héritier britannique Albert Édouard (futur roi Édouard VII) se rendit au Canada en 1860 et en eut vent. Laura avait alors déjà 85 ans. Elle continua ensuite de mener une vie paisible et modeste jusqu’à son décès, à 93 ans.

Sa petite maison blanche en bois de deux étages avait été restaurée en 1971, mais la cheminée et le foyer en briques ainsi qu’un métier à tisser manuel témoignaient de la vie simple qu’elle avait menée là.

Profondément touché par son histoire, Shin’ichi dit aux personnes qui l’accompagnaient : « Les actions de cette femme ont protégé les forces britanniques et le Canada. Il est certainement vrai que l’action d’un seul individu déterminé peut être plus efficace qu’une force de dix mille personnes. Une personne, c’est tout ce qu’il faut. »

Cloches de l’aube 74

Shin’ichi dit à son épouse, Mineko, à côté de lui : « La façon dont Laura Secord a vécu sa vie me rappelle les membres de notre département des femmes. Elle a pris des risques intrépides pour sauver les forces britanniques. Il lui fallait courage et conviction pour en être capable. Et, en dépit de son héroïsme, elle est restée humble. Elle a soutenu son mari, s’est occupée de ses enfants et les a élevés. Elle était exactement comme les membres de notre département des femmes. »

Mineko acquiesça. « Oui, c’est vrai, dit-elle en souriant. Les efforts des femmes sont derrière maints grands tournants de l’Histoire, mais ils sont rarement reconnus. »

« C’est aussi mon avis. Et c’est pour cette raison que, partout où je vais, je cherche et mets en lumière les véritables héros parmi les personnes ordinaires. »

Shin’ichi s’adressa alors aux membres qui l’accompagnaient : « De nombreuses personnes, dont les noms sont inconnus de la plupart des gens, se dépensent sans compter pour kosen rufu parce qu’elles souhaitent contribuer à la paix et au bonheur des autres. C’est extraordinaire. Ma conviction que la Soka Gakkai est un rassemblement de bodhisattvas surgis de la Terre, de bouddhas, se renforce de jour en jour.

« Désireux de mettre ces personnes en lumière et de leur rendre hommage, même modestement, j’ai planté des arbres en leur honneur en divers endroits ou j’ai fait graver des plaques avec leurs noms dans des centres culturels.

« Les responsables ne doivent jamais juger les gens en fonction de leur responsabilité dans la Soka Gakkai ou de leur statut social. Ils doivent faire preuve de discernement et identifier qui a travaillé le plus dur pour kosen rufu, qui a fait des efforts avec un dévouement désintéressé. Les responsables doivent faire preuve du plus grand respect pour celles et ceux qui œuvrent dans l’ombre, et les chérir, les louer et les féliciter au plus haut point.

« Un profond sentiment de gratitude à l’égard de celles et ceux qui travaillent dur dans l’ombre imprègne notre organisation de la chaleur humaine. Sans cet esprit, la Soka Gakkai deviendrait une organisation bureaucratique au cœur froid. »

Cloches de l’aube 75

À la lumière de la loi bouddhique de cause et d’effet, nos efforts pour kosen rufu, même si personne ne les loue ou ne les reconnaît, sont sources de bienfaits et de bonne fortune. Le Bouddha voit tout. En d’autres termes, rien n’échappe à cette loi de cause et d’effet.

C’est pourquoi, au titre de notre foi et de notre conviction personnelle, nous devons considérer que tout fait partie de notre pratique bouddhique. Nous devons nous lancer des défis en choisissant volontairement de déployer de grands efforts pour kosen rufu, pour la Loi et pour les membres, que les autres soient au courant ou non de nos actions.

Le rôle des responsables est d’être conscients des efforts des membres, de les féliciter et de les honorer afin qu’ils puissent tous continuer de s’investir sérieusement dans la pratique du bouddhisme avec joie et détermination.

Shin’ichi et son groupe sortirent dans la cour de la maison de Laura Secord et poursuivirent leur conversation.

« Les forces britanniques, dit Shin’ichi, ont remporté la victoire grâce à l’aide désintéressée d’une femme, d’une personne ordinaire. De la même manière, pour réussir, tous les mouvements requièrent la compréhension, l’accord, le soutien et la coopération des gens. Pour faire progresser kosen rufu, il est impératif que nous accordions toujours de la valeur à notre société et aux personnes qui nous entourent, que nous nous enracinions profondément dans nos communautés et que nous y contribuions.

« À cet égard, la considération et les relations amicales avec nos voisins, ainsi que le fait de jouer un rôle actif dans notre entourage, sont des éléments indispensables pour kosen rufu. Si nous devenons étrangers à la vie de la société ou de notre environnement, kosen rufu ne pourra pas avancer.

« Laura Secord dut s’occuper de son mari blessé tout en élevant ses enfants. En tant qu’êtres humains, il est important de prêter attention aux aspects essentiels du quotidien et de mener une vie solidement ancrée. Telle est la force essentielle des personnes ordinaires. Lorsqu’elles passent à l’action, elles peuvent transformer la société en profondeur.

« C’est ce que notre mouvement de kosen rufu cherche à réaliser, et les membres du département des femmes en sont les principales protagonistes. »

Shin’ichi regarda Teruko Izumiya en disant ces mots. Ses yeux se mirent à briller et elle hocha la tête d’un air déterminé.

Après la visite de Shin’ichi, le Canada s’engagea dans un nouveau chapitre du mouvement mondial de kosen rufu.

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Le 25 juin, à 17 heures, Shin’ichi quitta l’aéroport international de Toronto en présence de quelque 150 membres venus lui souhaiter bon voyage. Après un vol de quatre-vingt-dix minutes, il atterrit à Chicago.

Le premier festival culturel pour la paix mondiale, l’un des événements les plus importants de son itinéraire nord-américain, était prévu dans cette ville le 28 juin. Cette célébration devait annoncer le début d’un nouveau chapitre du kosen rufu mondial et marquer le nouveau départ de la Soka Gakkai en tant qu’organisation religieuse d’envergure mondiale.

Pendant son séjour à Chicago, Shin’ichi fut interviewé par un journal local. Le maire avait également publié une proclamation désignant la semaine du festival, du 22 au 28 juin, comme la semaine du président Shin’ichi Yamamoto, en reconnaissance de ses efforts pour la paix. Il avait appelé tous les habitants et habitantes de Chicago à accueillir chaleureusement Shin’ichi et les personnes qui participeraient au festival.

Certains des responsables japonais qui voyageaient avec Shin’ichi échangèrent leurs impressions.

« L’ère du mouvement mondial de kosen rufu est vraiment arrivée, déclara l’un d’eux. La preuve indéniable, c’est le grand espoir que les Américains placent dans les contributions de nos membres à la société et dans le mouvement de la SGI, qui chérit la jeunesse et comporte de nombreux jeunes gens activement engagés dans le monde qui les entoure. »

Un autre déclara : « Malheureusement, le Japon est encore très insulaire. De nombreux Japonais voient la montée d’un nouveau mouvement populaire d’un mauvais œil et ne peuvent pas l’apprécier de façon objective. Les temps évoluent rapidement. Avec une telle étroitesse d’esprit, le Japon restera à la traîne du reste du monde. »

Un autre ajouta : « Depuis l’arrestation de Tomomasa Yamawaki en janvier pour chantage, les mensonges flagrants contenus dans ses attaques diffamatoires contre la Soka Gakkai par le biais de certains médias ont éclaté au grand jour. Nous avons maintenant le devoir de proclamer la véritable grandeur de la Soka Gakkai. »

Le 27 juin, un nouveau temple de la Nichiren Shoshu fut inauguré à l’extérieur de Chicago. Il s’agissait du cinquième temple ou filiale de temple offert par la Soka Gakkai en Amérique. Le grand patriarche Nikken assista à la cérémonie d’enchâssement du Gohonzon. Shin’ichi y participa également.

Shin’ichi continua de prier pour que kosen rufu progresse grâce à une unité harmonieuse entre les moines et les laïcs. L’effort résolu d’accomplir le grand vœu de kosen rufu était l’esprit immuable qui palpitait au sein de la Soka Gakkai.

Cloches de l’aube 77

Le premier festival culturel pour la paix mondiale, événement historique marquant l’envol de la Soka Gakkai vers le XXIᵉ siècle, eut lieu le 28 juin.

Près de 20 000 personnes s’étaient rassemblées au stade Rosemont Horizon (aujourd’hui Allstate Arena) dans la banlieue de Chicago. Parmi elles, se trouvaient des membres de la SGI du monde entier ainsi que de nombreux invités de marque, dont des ambassadeurs, des hauts responsables et des membres du personnel d’ambassades de dix-sept pays, ainsi que des représentantes et représentants de diverses sphères de la société américaine.

La chanson officielle « Morning Sun » (Soleil du matin) commença, annonçant l’aube d’un siècle de vie. Sur la scène, des jeunes vêtus d’uniformes blancs firent un spectacle représentant le réveil devant un jour nouveau, puis se lancèrent dans une danse pleine d’énergie.

La scène comportait quatre sections, une au centre, une à l’avant et une de chaque côté. Les membres américains évoluèrent sur toutes les sections pour présenter des chants et des danses d’Amérique latine, d’Afrique, d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie. Ils avaient répété jour après jour pour maîtriser chaque danse.

Les membres new-yorkais qui interprétaient une danse russe avaient pensé au peuple d’Union soviétique tout en essayant de donner vie à son esprit. Au fil des répétitions, ils en étaient venus à éprouver un sentiment d’amitié à l’égard de ces étrangers d’un pays lointain, transcendant les différences nationales et idéologiques. La culture a le pouvoir de rapprocher les cœurs et de relier les peuples.

Les membres de la délégation d’amitié venue du Japon exécutèrent des danses traditionnelles et interprétèrent des chansons folkloriques. Le groupe de musique de la Soka Gakkai se produisit également. Et, lorsque la chorale Soka2 donna une interprétation puissante du « Chant de la dignité indomptable », de nombreuses pionnières du département des femmes, qui avaient quitté le Japon pour s’installer aux États-Unis, essuyèrent des larmes en se remémorant les nombreuses difficultés qu’elles avaient surmontées.

Un groupe de jeunes hommes de la préfecture de Nagano se déployèrent sur la scène pour présenter un spectacle de gymnastique acrobatique. Lorsqu’ils formèrent une tour humaine de cinq étages, le public fit retentir un tonnerre d’acclamations et d’applaudissements.

Alors que l’enthousiasme régnait dans l’assistance, deux groupes de membres se précipitèrent sur les parties gauche et droite de la scène, l’un interprétant une danse folklorique palestinienne et l’autre une danse folklorique israélienne. À la fin, certains des danseurs se mirent à avancer vers la partie centrale de la scène. Ils hésitèrent, puis trouvèrent en eux le courage de poursuivre. Une fois face à face, ils échangèrent une ferme poignée de mains.

Les membres de l’auditoire applaudirent à tout rompre pour exprimer leur prière et leur vœu communs en faveur de la paix.

Cloches de l’aube 78

Enfin, ce fut au tour du pays hôte du festival, les États-Unis, de présenter sa musique et sa danse. Un large éventail de danses américaines exubérantes et pleines d’entrain se succédèrent, du style western avec chapeaux de cow-boy aux danses hawaïennes, en passant par le charleston, le swing et les claquettes.

Puis la scène changea et s’assombrit. Des projecteurs se braquèrent sur deux personnages, un jeune homme et une jeune femme. Ils récitèrent avec passion le poème de Shin’ichi Yamamoto intitulé « To My Beloved Young American Friends — Youthful Bodhisattvas of the Earth » (À mes jeunes amis américains bien-aimés — Jeunes bodhisattvas surgis de la Terre), dont voici un extrait :

L’Amérique, cette terre qui unit les nations,
où des gens de tous horizons
se sont rassemblés dans l’harmonie,
miniature du monde entier.
Ce n’est que dans l’unité et la solidarité
de tant de peuples divers
que se trouvent le principe et la formule
de la paix mondiale
3.

Lorsqu’ils terminèrent, le stade se mit à trembler sous les applaudissements, tandis que les membres exprimaient leur détermination à faire surgir une grande vague pour la paix dans le monde à partir des États-Unis.

Pour le numéro final, tous les artistes montèrent sur scène, et certains d’entre eux, tenant les drapeaux des nations du monde (l’Argentine, l’Autriche, et ainsi de suite), avancèrent sur le devant de la scène pour les brandir bien haut. C’était un hommage à l’idéal de l’Amérique comme nation harmonieuse où se rassemblaient des gens venus du monde entier. C’était aussi l’expression d’une grande détermination. Les invités et les membres du public se levèrent pour applaudir et acclamer le drapeau de leur pays. Ensuite, les artistes se mirent à chanter joyeusement, en se balançant bras dessus bras dessous.

Ce brillant festival démontrait que notre planète, notre monde, ne fait qu’un. Il marquait l’ouverture d’un nouveau chapitre dans le mouvement de la Soka Gakkai pour l’avènement de kosen rufu à l’échelle mondiale ; c’était une fanfare fougueuse signalant le début d’un nouveau voyage qui résonnait au loin.

Aucune force ne peut arrêter ce puissant flot de kosen rufu, car c’est la volonté de Nichiren. L’apparition de la Soka Gakkai à notre époque et sa mission éternelle n’ont qu’une seule raison d’être : faire de ce grand vœu de Nichiren une réalité.

Cloches de l’aube 79

Plus de trente médias, y compris des chaînes de télévision, avaient envoyé des reporters au festival culturel pour la paix mondiale. ABC News diffusa ensuite des scènes de l’événement, expliquant que le festival visait à promouvoir la paix dans le monde et le respect de la vie, et que la plupart des artistes étaient des amateurs. Un membre de la SGI interviewé déclara avec fierté : « L’objectif du mouvement de la Soka Gakkai est de contribuer à la paix dans le monde, tout en permettant à chaque personne d’exprimer pleinement son potentiel. »

Le lendemain, 29 juin à midi, la joie et l’enthousiasme créés par le festival se répandirent dans les rues de Chicago. Sous un ciel ensoleillé, des spectacles choisis furent à nouveau présentés sur la Daley Plaza, devant l’hôtel de ville, comme une marque de reconnaissance envers la ville et ses citoyennes et citoyens pour leur généreux soutien.

Environ 10 000 personnes, dont des invités de tous horizons et quelque 500 résidentes et résidents d’établissements de soins pour personnes âgées spécialement invités, s’étaient rassemblées pour l’événement et applaudirent devant les représentations pleines d’allant.

Le programme comprenait une prestation instrumentale du groupe de musique de l’organisation, ainsi que des danses folkloriques d’Italie, de Corée du Sud, de Hongrie et d’Inde. Des membres de la délégation d’amitié japonaise montèrent également sur scène pour donner un concert de tambours taiko et faire des acrobaties traditionnelles de pompiers avec des échelles. Un orchestre joua la chanson officielle du festival, « Morning Sun », et des jeunes hommes présentèrent un spectacle de gymnastique acrobatique avec des « fusées humaines » volant dans les airs.

L’un des invités qui admirait le spectacle à côté de Shin’ichi déclara : « Je suis vraiment très ému. Merci pour ce merveilleux événement culturel ! »

Portée par dans une symphonie d’applaudissements et d’éloges, la Soka Gakkai avait pris un nouveau départ vers le XXIᵉ siècle à partir des États-Unis.

Le 1er juillet, Shin’ichi quitta Chicago et arriva à Los Angeles, sa dernière étape.

Le même jour, l’Académie mondiale des arts et de la culture, dirigée par Krishna Srinivas, lui décerna le titre de poète-lauréat. Le certificat, qu’il reçut plus tard, l’honorait pour son « excellence en poésie ». Shin’ichi, qui trouvait ces éloges par trop généreux, fit un vœu en son for intérieur : « Ce qui m’a motivé pour écrire mes poèmes, c’était mon désir de montrer la manière juste de vivre en tant qu’être humain et de donner aux gens le courage, l’espoir et la force de continuer. Pour être à la hauteur de l’honneur qui m’est fait, je continuerai de consacrer mon énergie à composer des poèmes et à émettre la lumière des encouragements ! »

Cloches de l’aube 80

Tout en œuvrant inlassablement pour la paix et le bonheur de tous les peuples, Shin’ichi continua de composer des poèmes, dont beaucoup furent dictés dans les moments libres de son emploi du temps chargé.

Plus tard, l’Académie internationale des poètes le nomma Éminent poète international (1991), puis la Société mondiale de poésie intercontinentale lui décerna les titres de poète-lauréat du monde (1995), Poète des peuples du monde (2007) et Poète de la paix mondiale (2010).

Après avoir terminé son itinéraire aux États-Unis, Shin’ichi atterrit au nouvel aéroport international de Tokyo (appelé plus tard aéroport international de Narita) peu après 16 heures, le 8 juillet. Il fut accueilli par un président souriant, Kiyoshi Jujo, et d’autres responsables de la Soka Gakkai.

Au cours de son périple de soixante et un jours, il avait visité huit pays, dont l’Union soviétique et des pays d’Europe et d’Amérique du Nord, faisant presque le tour de l’hémisphère nord à l’occasion de ses voyages pour la paix. Il s’était entretenu avec des représentants des gouvernements et des dirigeantes et dirigeants de divers domaines dans chaque pays afin de promouvoir la paix et les échanges culturels. Il s’était également consacré de tout cœur à encourager les membres locaux afin de faire progresser le mouvement de kosen rufu dans le monde entier.

Shin’ichi avait tout donné pour inspirer les membres à chaque événement, que ce soit lors du premier festival culturel pour la paix mondiale, de la conférence des représentantes et représentants des membres européens, des discussions informelles sur la foi, des cours d’étude du Gosho, des réunions générales, des cérémonies de Gongyo ou des réunions d’amitié.

Il avait agi avec sincérité, convaincu que le moment était venu de laisser des orientations éternelles pour l’avenir. Déterminé à ne pas perdre un seul instant, il avait même tiré parti de son temps dans le métro parisien, par exemple, pour composer un poème à l’intention de la jeunesse de France.

Cela avait été des journées de lutte incessante. Mais il n’avait pas d’autre choix que de continuer d’aller de l’avant. Il devait faire en sorte que le XXIᵉ siècle devienne un siècle de paix et un siècle de vie.

Shin’ichi avait attendu et créé le moment pour inaugurer l’aube d’une nouvelle ère. Chaque jour, chaque instant, était une bataille. Aucune construction réelle, aucun brillant accomplissement ne peut être réalisé sans un effort intense.

Son travail l’avait finalement mené jusqu’aux cloches de l’aube, qui sonnaient l’avènement d’une ère de victoire. Le soleil matinal d’un nouveau chapitre du mouvement mondial de kosen rufu entamait dès lors son ascension majestueuse.

(Cela conclut le quatrième chapitre du trentième volume de La Nouvelle Révolution humaine, intitulé « Cloches de l’aube ».)

  • *1L. M. Montgomery, Anne d’Avonlea, traduction : Hélène Rioux, Éditions Québec Amérique inc., 2023.
  • *2Un chœur mixte composé de membres des départements des hommes, des femmes et de la jeunesse au Japon.
  • *3Traduit de l’anglais. Daisaku Ikeda, « To My Beloved Young American Friends – Youthful Bodhisattvas of the Earth » (À mes jeunes amis américains bien aimés – Jeunes bodhisattvas surgis de la Terre), Songs for America (Chansons pour l’Amérique), Santa Monica, Californie, World Tribune Press, 2000, p. 67.