Partie 1 : Le bonheur. Chapitre 8
Affronter la maladie [8.8]

8.8 « Rire du démon de la maladie »

L’exemple d’une pratiquante du département des femmes qui réussit à vaincre magnifiquement la maladie nous enseigne l’importance de ne jamais perdre espoir et de nous appuyer sur une croyance solide pour changer l’hiver en printemps.

Un jour, après une réunion du département des femmes, j’ai appris qu’une femme que je connaissais bien allait être hospitalisée. Je la connaissais depuis qu’elle avait été étudiante, et je connaissais aussi ses parents.

Une grosseur s’était développée sous son menton et elle était allée consulter un médecin. Après l’avoir examinée et, bien qu’il fût nécessaire d’attendre de plus amples examens pour porter un diagnostic précis, il pensa que c’était grave. Comme elle avait toujours été en excellente santé, très énergique et active, cette nouvelle me surprit. Je pouvais m’imaginer combien cela devait être déconcertant pour elle.

J’ai immédiatement écrit un poème en guise d’encouragement que je lui ai fait transmettre oralement :

Vivez avec confiance
Et triomphez de tout,
Riez
Du démon de la maladie
Afin de devenir une reine de la longévité.


Le lendemain, j’ai transcrit ce poème sur une carte illustrée et le lui ai envoyé.

Je lui ai fait parvenir un autre message la veille de son hospitalisation : « Ne vous inquiétez pas. Soyez confiante. Mon épouse et moi prions pour vous. Ayez l’esprit tranquille et, quel que soit le diagnostic, ne vous laissez pas impressionner par la maladie. Vous ne devez pas vous laisser vaincre. Je vous le répète, il n’y a rien à craindre. Prenez soin de vous. »

J’ai continué à lui envoyer des messages le lendemain (soit le jour de son hospitalisation) et le surlendemain. Elle passa des examens pendant plusieurs jours, et je souhaitais l’encourager le plus possible. Je lui ai dit : « Restez gaie. Souvenez-vous que, du point de vue de l’éternité de la vie, nous sommes “bouddhas dans la vie” et “bouddhas dans la mort”(cf. Écrits, 457). Ce serait dommage de faire de la vie une affaire pénible. Restez positive et optimiste, quoi qu’il arrive. »

J’ai demandé à une pratiquante du département des femmes de lui rendre visite à l’hôpital en mon nom. Elle avait apparemment bon moral, était heureuse d’avoir reçu mes messages et priait avec la ferme détermination de vaincre le démon de la maladie.

Deux semaines plus tard, la veille des résultats de ses examens, je lui ai envoyé un autre message en demandant, cette fois, qu’il lui soit transmis par téléphone : « Comment allez-vous ? Je prie de tout cœur pour vous, ayez confiance, tout ira bien. Votre santé va s’améliorer. Cette rencontre avec la maladie vous permettra d’approfondir vos prières, et deviendra une source de force en constituant pour vous une expérience personnelle dans la foi. »

Les résultats indiquèrent qu’elle avait un cancer – une tumeur maligne. Ils lui trouvèrent également une autre tumeur à l’abdomen ayant environ la taille d’un poing. L’opération n’étant pas envisageable, elle devrait suivre une série de séances de chimiothérapie chaque mois, pendant dix mois. Elle resterait à l’hôpital les deux ou trois premiers mois mais, par la suite, pourrait recevoir son traitement en soins ambulatoires.

Les médecins l’avaient prévenue qu’elle souffrirait des effets secondaires importants de la chimiothérapie, notamment la perte de ses cheveux, ainsi qu’une perte d’appétit et des nausées.

Elle n’avait encore jamais connu aucun symptôme de douleur ou d’inconfort, mais ces précisions sur son traitement lui firent prendre conscience pour la première fois qu’elle était face à quelque chose qui menaçait sa vie.

L’annonce de sa maladie fut un grand choc pour ses parents âgés et pour le reste de sa famille. Ils ont dû ressentir un désarroi et une inquiétude qu’il est bien difficile d’imaginer.

Elle m’envoya une lettre où elle exprima ainsi sa détermination : « Grâce à vos encouragements continuels, j’ai pu accepter le diagnostic avec sérénité. Je vais suivre votre conseil de “rire du démon de la maladie”, déterminée à lutter dans la joie et à remporter la victoire. »

Une personne fermement déterminée est forte. Une prière résolue consolide notre force vitale.

Tous les patients dans le service hospitalier où elle se trouvait souffraient de maladies semblables. Certains exprimaient ouvertement leur détresse en disant qu’ils préféraient mourir plutôt que d’endurer les traitements pénibles qui leur étaient prescrits. Observant leur accablement, elle était tout à fait consciente de la rude bataille qui l’attendait. Il est normal d’éprouver de l’angoisse et de l’appréhension dans une telle situation. Mais elle décida de relever ce défi avec un courage indéfectible.

Étrangement, elle ne connut aucune douleur ni inconfort après sa première séance de chimiothérapie. Ce premier compte rendu joyeux m’a profondément réjoui.

Elle commença à perdre ses cheveux, mais la deuxième séance se passa bien également et elle put sortir de l’hôpital. Elle ne perdit pas l’appétit, et prit même du poids. Et, en plus, la tumeur dans son abdomen n’était plus que d’un tiers de sa taille initiale.

Je reçus ces nouvelles tandis que j’étais en visite en Russie. Je lui ai envoyé immédiatement un message de félicitations en lui disant de se ménager.

Priant pour son rétablissement, mon épouse lui a écrit également une carte : « Vous avez remporté la victoire dans la première étape. Continuez d’être patiente et de prendre les choses en douceur jusqu’à la victoire totale. Souvenez-vous, il faut rire du démon de la maladie ! »

Après quelques mois supplémentaires en soins ambulatoires, son traitement de chimiothérapie prit fin. La tumeur dans l’abdomen avait presque entièrement disparu.

Elle dut encore rester vigilante pendant près d’une année, parce que la chimiothérapie avait affaibli son système immunitaire. À part la perte de cheveux, elle ne connut cependant aucun effet secondaire douloureux. Elle retourna même à son travail. Elle était toujours si gaie que nul n’aurait pu imaginer qu’elle était malade lorsqu’elle ne le disait pas elle-même. Son médecin, aussi, était réellement étonné.

J’ai reçu une lettre de sa part, remplie de joie et de reconnaissance. J’avais continué à me tenir informé de ses progrès, et j’étais heureux d’apprendre l’issue victorieuse de sa lutte contre la maladie. Elle m’écrivit qu’elle s’était constamment rappelée mon conseil de « rire du démon de la maladie », et que cela avait été une grande source d’encouragement et de force pour elle.

Elle est aujourd’hui encore plus active qu’avant sa maladie, et un nombre toujours plus grand de personnes viennent lui demander conseil à propos de problèmes de santé, parce qu’elles savent qu’elle a réussi à surmonter une grave maladie.

Elle partage sincèrement son expérience avec chacune d’entre elles et les encourage de tout son cœur. Rien n’apporte plus d’assurance et d’espoir que des mots d’encouragement débordant d’une conviction fondée sur l’expérience personnelle.

Surmonter la maladie est profondément significatif, non seulement du point de vue de notre bien-être, mais aussi parce que cela permet d’inspirer et d’aider de nombreuses autres personnes qui traversent des combats similaires.

Toutes sortes de choses arrivent dans la vie. C’est une suite sans fin de changements. Ce qui compte, en définitive, est de ne jamais être vaincus par quoi que ce soit – de continuer de lutter et de ne pas perdre espoir.

La vie est une lutte contre nos tendances intérieures à abandonner quand la situation se complique, à faire des compromis et à accepter la régression. Remportez la victoire sur vous-mêmes, en faisant le vœu de ne jamais abandonner, de ne jamais être vaincus.

Nous ne devons pas éviter les difficultés. Nous devons l’emporter sur nos problèmes et nos souffrances. C’est à nous de créer nos propres trésors grâce à nos efforts personnels. « Je suis heureux. J’ai remporté la victoire ! » – ceux qui peuvent créer des valeurs dans la vie et déclarer cela avec confiance sont des personnes dotées d’un véritable rayonnement et d’une personnalité authentique.

D’après Haha no Uta (Ode aux mères), publié en japonais, en août 1997

La Sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.