Partie 2 : La révolution humaine. Chapitre 16
Le bouddhisme détermine la victoire ou la défaite [16.11]

16.11 « Faire preuve du courage d’un roi-lion »

Nichiren écrit dans Sur les persécutions subies par le Sage : « Chacun de vous devrait faire preuve du courage d’un roi-lion et ne jamais succomber aux menaces de qui que ce soit. » (Écrits, 1008) En s’appuyant sur ce célèbre passage, le président Ikeda aborde l’essence de la pratique du bouddhisme de Nichiren.

Nichiren exhorte ainsi ses disciples : « Chacun de vous devrait faire preuve du courage d’un roi-lion. » (Écrits, 1008)

Telle est l’essence du bouddhisme de Nichiren. Comme ce passage l’indique par l’emploi des termes « chacun de vous », nous possédons tous en nous le courage d’un roi-lion. La source qui nous permet de faire surgir ce courage est la foi enracinée dans l’esprit d’unité du maître et du disciple.

Le courage d’un roi-lion est l’esprit du maître qui a courageusement ouvert la voie de kosen rufu. En faisant nôtre cet esprit, nous sommes assurés de pouvoir faire apparaître le courage du roi-lion dans notre vie.

À l’époque où je fournissais des efforts acharnés pour soutenir M. Toda, je pris une profonde détermination. Afin de protéger mon maître, qui était un roi-lion, j’ai décidé en tant que disciple de faire preuve du courage d’un roi-lion et de surmonter tous les obstacles.

Lorsque nous luttons avec le même esprit que notre maître, nous ne sombrons jamais dans une impasse. Se demander ce que notre maître ferait dans notre situation, rassembler nos forces et notre sagesse pour répondre aux attentes de notre maître – cet esprit éveille l’état de vie du roi-lion qui sommeille en nous. Il donne naissance au courage permettant de surmonter toutes les difficultés et de relever toutes sortes de défis.

M. Toda disait souvent que ceux qui continuent de lutter avec courage pour kosen rufu, le vœu de Nichiren, sont des bodhisattvas et des bouddhas.

L’esprit d’un roi-lion est celui d’un engagement résolu. C’est un esprit invincible, l’esprit de la Soka Gakkai. C’est en luttant et en triomphant des difficultés que nous parvenons à la bouddhéité. C’est pour cela que nous devons faire preuve du courage d’un roi-lion. La foi est un autre nom pour désigner le courage d’aller toujours de l’avant.

Dès les débuts de la Soka Gakkai, les membres ont lutté sans relâche en refusant de se laisser vaincre par les critiques infondées et les intimidations. Ils ont mené ce combat conformément à l’injonction de Nichiren de « ne jamais succomber aux menaces de qui que ce soit ». (Écrits, 1008) Ils ont serré les dents et n’ont pas reculé d’un seul pas. Les personnes qui vont de l’avant, ne serait-ce que d’un seul pas ou juste d’un millimètre, ont remporté la victoire. Ne pas céder à la défaite est le moyen d’accumuler les impérissables trésors du cœur et d’accomplir ainsi sa révolution humaine, de transformer son karma. Dans le domaine de la foi, ceux qui persévèrent avec sincérité dans leur pratique bouddhique sont certains d’être couronnés de la victoire finale dans la vie.

Nichiren poursuit : « Le roi-lion ne craint aucune autre bête sauvage, pas plus que ses lionceaux. Les calomniateurs sont comme des renards qui glapissent, mais les disciples de Nichiren sont comme des lions qui rugissent. » (Écrits, 1008) Ses écrits abondent de références au roi-lion. Nichiren compare son état d’éveil à l’état de vie du roi-lion pour le rendre plus facilement compréhensible à ses disciples. Les écrits bouddhiques évoquent le roi-lion comme symbole du Bouddha.

Nichiren fait également le lien entre le Sûtra du Lotus, le roi des sûtras, et le roi-lion. Les personnes qui croient dans ce sûtra parviendront à l’état de vie d’un roi-lion, intrépide et confiant, comme il l’indique avec certitude. On « pourra se déplacer sans crainte comme le roi-lion ». (Écrits, 415) Ainsi, écrit-il, lorsque nous récitons Nam-myoho-renge-kyo, semblable au rugissement d’un lion, « quelle maladie pourrait donc constituer un obstacle ? » (Écrits, 415)

Nichiren souligne, dans Sur les persécutions subies par le Sage, que les lionceaux, à l’image du roi-lion, ne doivent craindre aucune autre bête (cf. Écrits, 1008) Ce sont les « renards qui glapissent » qui fuient lorsqu’ils entendent le rugissement du lion.

La clé pour combattre les obstacles et les forces négatives se trouve dans notre cœur. Par conséquent, quelle que soit la puissance de l’obstacle ou de la fonction démoniaque que nous devons affronter, il est inutile d’avoir peur. Ce que nous devrions plutôt craindre, c’est de céder à la tendance qui existe dans notre cœur à nous laisser influencer ou intimider1. (cf. Écrits, 504)

La clé de la victoire est de rester invaincus dans notre cœur. « C’est le cœur qui est important. » (Écrits, 1011) Être vainqueur dans son cœur, c’est être vainqueur dans la vie.

Dans cet extrait, Nichiren fait référence aux « disciples de Nichiren » (Écrits, 1008). Au cours des vingt-sept années écoulées depuis la proclamation de son enseignement [en 1253], il lutta et triompha contre toutes sortes de puissants ennemis et persécutions. « Les disciples de Nichiren » désignent ceux qui ont forgé un lien profond de maître et disciple avec lui.

Je perçois les mots « disciples de Nichiren » comme un encouragement profond. Il veut dire ici : « Vous êtes tous mes disciples ! Dès lors, si vous luttez de toutes vos forces comme je l’ai fait, vous êtes assurés de remporter la victoire ! »

Les disciples qui font leur le grand vœu de kosen rufu et suivent l’exemple d’un grand maître qui fait preuve de bienveillance, courage et sagesse, ne seront jamais vaincus. Le roi-lion est toujours victorieux. Les lionceaux doivent se déterminer à devenir des lions, eux aussi. Le moment est venu de passer à l’action. Les disciples de Nichiren devraient tous s’encourager mutuellement et s’éveiller au fait que le moment de se dresser en tant que roi-lion est enfin venu.

Extrait d’un cycle de conférences « Sekai o terasu taiyo no buppo » (Le bouddhisme du soleil – Illuminer le monde), publié en japonais dans le Daibyakurenge, novembre 2015

La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.

  • *1Dans la Lettre aux deux frères Ikegami, Nichiren cite un passage de La Grande Concentration et Pénétration du grand maître Tiantai : « À mesure que la pratique progresse et que la compréhension grandit, les trois obstacles et les quatre démons émergent sous des formes trompeuses, rivalisant les uns avec les autres pour entraver [le pratiquant]. Il ne faut être ni influencé, ni effrayé par eux. Tomber sous leur influence nous mènera dans les voies du mal. Se laisser effrayer par eux nous empêchera de pratiquer l’enseignement correct. » (Écrits, 504)